Choisir des couleurs écoresponsables, c’est allier engagement écologique et bon sens économique. Il est important de rappeler que les couleurs jouent un rôle essentiel dans l’identité de marque : elles sont définies, aux côtés des typographies, dès la création de votre univers visuel.
Comprendre la notion de couleur : une base essentielle
Avant de parler d’écoresponsabilité, revenons à l’essentiel : qu’est-ce qu’une couleur ? Si la notion semble évidente, on oublie souvent qu’une même couleur ne rendra pas de la même façon sur un écran que sur un support imprimé. Et pourtant, cette différence a toute son importance, surtout quand on parle d’impact environnemental !
En impression, on utilise le mode CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir), aussi appelé quadrichromie. Chaque couleur correspond à une couche d’encre, appliquée successivement pour créer l’image finale. Ce procédé, courant en imprimerie, a un coût écologique selon les encres et les quantités utilisées.
À l’inverse, sur les écrans, les couleurs sont codées en RVB (Rouge, Vert, Bleu). C’est un mode lumineux, basé sur l’émission de lumière. Chaque teinte est traduite par un code hexadécimal à six caractères, précédé du symbole # – par exemple, le blanc pur s’écrit #FFFFFF.
Couleurs écoresponsables : késako ?
On n’y pense pas forcément, mais le choix des couleurs peut aussi participer à une démarche écologique. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de supports imprimés : flyers, cartes de visite, têtes de lettres… Tous ces éléments reprennent souvent votre logotype en couleur, et leur production implique une consommation d’encre non négligeable.
Dans le mode d’impression CMJN, chaque couleur est décomposée en quatre couches – Cyan, Magenta, Jaune et Noir – appliquées les unes après les autres. Plus ces couches sont saturées, plus l’impression est gourmande en encre… et donc en ressources.
Comment reconnaître une couleur écoresponsable ?
Les logiciels de création graphique (comme ceux de la suite Adobe) vous permettent d’ajuster finement les pourcentages de chaque couche de couleur. Une “éco couleur” est une teinte dont la somme des pourcentages CMJN ne dépasse pas les 100 %. Moins de densité = moins d’encre = moins d’impact environnemental. C’est une logique simple et efficace.
Par exemple, des teintes à 30 % de Cyan, 20 % de Magenta, 25 % de Jaune et 15 % de Noir totalise 90 % : elles sont donc considérées comme des couleurs écoresponsables. À l’inverse, des teintes très saturées atteignant 250 % ou plus consommeront davantage de ressources.
💡 À noter : quel que soit votre choix de couleur, les imprimeurs recommandent de ne jamais dépasser 300 % d’encrage total, pour éviter les surcharges et optimiser le séchage. Préférez également un noir “100 % K” (c’est-à-dire composé uniquement de Noir à 100 %) plutôt que le noir riche proposé par défaut dans certains logiciels, qui combine plusieurs encres et alourdit inutilement l’impression.
Pourquoi recourir à des couleurs écoresponsables ?
Intégrer des couleurs écoresponsables dans votre charte graphique, c’est faire un geste concret pour la planète… sans sacrifier votre identité visuelle. Vous limitez votre consommation d’encre, réduisez le gaspillage de cartouches, et réalisez par la même occasion des économies sur le long terme.
Bref, c’est un choix à la fois éthique, économique et technique – et ça commence simplement par une meilleure gestion de vos couleurs !
Comment bien choisir des couleurs écoresponsables ?
Adopter des couleurs écoresponsables ne se résume pas à choisir un code hexadécimal qui “fait joli”. Il s’agit aussi de penser votre palette colorimétrique dans sa globalité, pour qu’elle soit à la fois harmonieuse, lisible… et responsable.
1 – Créez des associations cohérentes et efficaces
Pour que votre identité visuelle fonctionne, il est essentiel d’éviter les combinaisons de couleurs qui “s’entrechoquent” ou qui manquent d’harmonie. Une astuce simple : miser sur les couleurs complémentaires. Ce sont des couleurs opposées sur le cercle chromatique, et elles créent naturellement un contraste intéressant.
Quelques duos classiques :
- Jaune et violet
- Rouge et vert
- Bleu et orange
Ces associations apportent du dynamisme tout en restant équilibrées. Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour composer votre palette, des outils comme Adobe Color sont très pratiques. Ils permettent de visualiser des combinaisons cohérentes et adaptées à votre univers graphique.
2 – Pensez au contraste… et à la lisibilité !
L’esthétique, c’est bien, mais la lisibilité, c’est crucial, surtout pour les supports imprimés. Une association de couleurs qui fonctionne sur écran peut vite devenir illisible une fois imprimée. Cela est particulièrement avérée lorsqu’elle est convertie en niveaux de gris.
Par exemple, un logo vert clair sur un fond rose pastel peut sembler doux et tendance à l’écran, mais devenir presque invisible sur papier, surtout en impression noir et blanc.
Notre conseil :
Testez toujours vos couleurs en nuances de gris avant validation finale. En effet, cela vous permet de vous assurer qu’elles conservent un bon niveau de contraste. Pour évaluer la lisibilité entre un texte et un fond coloré, l’outil Colorable est une ressource précieuse. Il vous permet de vérifier si vos combinaisons respectent les standards d’accessibilité visuelle.